Savez-vous qu'à l'époque médiévale, les costumes étaient bien plus que de simples habits ?

Si aujourd'hui, tout le monde s'habille tout à fait comme il veut, cela n'a pas toujours été le cas.
Les vêtements que vous portiez devaient correspondre à votre classe sociale et à votre situation. Ainsi, au premier regard, on savait à qui on s'adressait et quelle attitude adopter pour s'adresser à une personne qu'on ne connaissait pas.
Tout n'est que codification.
Déjà pour le choix des matières utilisées pour la confection des habits. La plus courante est la laine, un matériau facile à se procurer sous nos contrées, peu onéreux. Facile à filer et à tisser. Toutes les couches sociales portent des vêtements en laine.

Viennent ensuite les fibres végétales, comme le chanvre et le lin. Le lin est cultivé un peu partout en Europe, y compris en Belgique, essentiellement en Hesbaye et près de Courtrai. Une matière qui peut se tisser très finement pour obtenir de très beaux draps fin pour les coiffes. Ou plus grossièrement, pour des chemises et des vêtements de dessus.
Et enfin, la soie, étoffe de luxe et du Luxe. Au début du XIVè siècle, la soie est encore réservée à des pièces exceptionnelles mais au cours du XV, la soie est plus largement choisie pour des pièces de vêtement du quotidien.
En fait, l'approvisionnement en soie se facilite dès le XIIIè siècle car elle commence à être cultivée en Europe. Les techniques se spécialisent, les tisserands mélangent soie et fils d'or ou d'argent et obtiennent des étoffes d'une immense beauté mais extrêmement couteuses.

Le velours fait aussi sont apparition et les veloutiers, ces tisserands spécialisés qui fabriquent le velours, sont de véritables orfèvres, mélangeant les techniques pour obtenir des velours de soie ou de coton, pleins, brochés ou rasés. La manutention du métier à tisser le velours nécessite 3 personnes, la largeur du tissu n'excède jamais la longueur d'un bras, pour éviter de trop grandes pertes de matières premières à la coupe du vêtement. Un bon veloutier peut fabriquer 10 cm de tissu par jour. Un rapide calcul mental démontre que le prix du tissu dépasse largement le prix de la main d'oeuvre. Le velours est une matière extrêmement chère, qu'on ne gaspille pas, même si on est riche. Qui donc pouvait porter du velours ?
Pensons également à la longueur des vêtements, de leur amplitude, des fourrures, des galons choisis et broderies réalisées à la main.
Plus le vêtement est long, large et orné, plus la personne qui le porte est élevée dans la hiérarchie sociale.
Si tout cela est évident et n'est que question d'argent, dans certaines régions, toutes ces codifications sont clairement régies par des textes de Loi. Les transgresser vous inflige directement une lourde amende, voire à la prison.

C'est pourquoi, au premier regard, vous saviez à qui vous vous adressiez.
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